Title:
Decolonizing forestry: overcoming the symbolic violence of forestry education in Tanzania / Décolonisation de la foresterie: dépasser la violence symbolique de l’enseignement de la foresterie en Tanzanie
Authors:
Eliezari Sungusia, University of Copenhagen, Denmark
Jens Friis Lund, University of Copenhagen, Denmark
Yonika Ngaga, Sokoine University of Agrculture, Tanzania
Published:
Critical African Studies, 29 September 2020
Abstract:
Colonialism is in the past, yet its legacy lingers on. The widespread reliance across many post-colonial nations on scientific forestry principles that originate in 18th century Central Europe is an example of this. In this paper, we examine why these scientific forestry principles from a colonial past have persisted until the present, despite their demonstrated failures and contradictions when applied in contexts of complex socio-ecologies comprised by species-diverse multiple-use forests. We argue that the persistence is explained partly by how forestry curriculum and pedagogy tend to preserve, rather than disrupt, the core tenets of scientific forestry. We base this argument on a study of the forestry education at the Sokoine University of Agriculture, Tanzania. Through curriculum review, observations, interviews, and personal experiences, we examine the forestry education curriculum and pedagogy. We find that the curriculum is characterized by an overwhelming flow of readings and an absence of contrasting ideas to the scientific forestry paradigm, and teaching and exam forms emphasise rote learning over reflection. These features of the education impart on students a scientific forestry habitus by, among other things, suppressing other forms of knowledge and limiting the scope for curiosity and critical questioning of the curriculum. In sum, the forestry education amounts to symbolic violence by imposing on foresters one particular way of thinking and doing forestry and enabling misrecognition of the violence wrought by the practices based on this imposed way of doing forestry. We end by outlining some central tenets of an alternative to scientific forestry and call for an urgently needed process of decolonizing the forestry academy in Tanzania and beyond.
Le colonialisme est derrière nous, et pourtant il en reste des traces. La dépendance très étendue dans de nombreuses nations postcoloniales sur les principes de foresterie scientifique ayant leur source dans l’Europe centrale du 18ème siècle en est un exemple. Dans cet article, nous examinons pourquoi ces principes de foresterie scientifique d’un passé colonial ont persisté jusqu’à présent, malgré la preuve de leur échec et de leur contradictions lorsqu’ils sont appliqués dans des contextes de socio-écologie complexe constitués de forêts à usage multiples avec une diversité d’espèces. Nous avançons que la persistance s’explique en partie par la façon dont le programme forestier et la pédagogie ont tendance à préserver plutôt qu’à perturber les préceptes principaux de foresterie scientifique. Nous appuyons cet argument sur une étude de l’éducation forestière à l’Université agricole de Sokoine, en Tanzanie. A travers un passage en revue du curriculum, des observations, des entretiens et des expériences personnelles, nous examinons le programme et la pédagogie de l’éducation forestière. Nous découvrons que le programme est caractérisé par un flux énorme de lectures et l’absence d’idées contrastant avec le paradigme de foresterie scientifique, et que l’enseignement et les formes d’examens mettent l’accent sur l’apprentissage du métier plutôt que sur la réflexion. Ces caractéristiques de l’éducation confèrent aux étudiants un habitus en matière de foresterie scientifique, entre autres en supprimant d’autres formes de connaissance et en limitant la portée de la curiosité et du questionnement critique du programme. Pour résumer, l’éducation forestière représente une violence symbolique car elle impose aux forestiers un type particulier de pensée et de pratique de l’exploitation forestière et ne permet pas de reconnaitre la violence forgée par les pratiques fondées sur cette façon imposée de pratiquer l’exploitation forestière. Nous finissons en soulignant les préceptes principaux d’une alternative à la foresterie scientifique et soulignons l’urgence du besoin d’un processus pour décoloniser l’académie de foresterie en Tanzanie et au-delà.